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Interview Big Salz Speaking


Aujourd’hui, nous vous offrons une interview de Pierre Salzmann-Crochet, le Speaker qui monte et monte encore.

En premier lieu, présentez-vous, s’il vous plaît!
Je m’appelle Pierre Salzmann-Crochet, et suis connu sous le nom de « Big Salz« . Ayant 28 ans, je suis issu du meilleur métissage du monde (franco-sénégalais), né dans la meilleure ville du monde (Caen) qui fait partie du meilleur département du monde (le Calvados), appartenant lui-même à la meilleure région du monde (la Normandie). Autrement, je suis speaker pour les 3 clubs que sont l’USO Mondeville, le Caen Basket Calvados et le LDLC ASVEL. Je joue également au basketball depuis plus de 20 ans pour mon club de toujours, le Caen Nord Basket. Et sinon, je suis plutôt grand et… un peu fou, lol.

Vous êtes connu en tant que Speaker résident de clubs de basketball bas-normands, amateurs comme professionnels, tels que USO Mondeville ou le Caen BC. Pouvez-vous nous parler de votre expérience avec ces derniers? En l’occurrence, comment cela a commencé, quels sont les meilleurs moments que vous avez vécu lors des matchs, et jusqu’où continuerez-vous avec eux?
Alors de mémoire, les premières fois où j’ai pris le micro en terre caennaise furent pour le Tournoi du Caen Nord, le King et le Duck, et le Quartier Ouest en 2013. Suite à cela, le club de Douvres qui était alors en N3 féminine, m’a demandé d’animer ses matchs, ce que je n’avais jamais fait jusqu’à maintenant. Et dès lors, tout s’est passé très vite. Quelques semaines après mes débuts en tant que speaker, je me suis retrouvé avec le club de Rouen en PRO B pour suppléer Alain De Senne, qui m’a mis le pied à l’étrier. Puis j’ai dépanné l’USO Mondeville le temps d’un match, suite à quoi je fus engagé à temps plein avec ce club pour la saison 2014-2015. Enfin, un an plus tard, avec le retour en N1 du CBC, ce dernier décida de s’attacher mes services. Concernant mes meilleurs moments en amateur, il m’est impossible d’occulter toutes les saisons avec Douvres, là où tout a commencé, si ce n’est lors de la montée en NF2 qui était vraiment dingue. Et je n’oublie pas non plus la montée en NM3 de mon club, le Caen Nord, où la fiesta fut à la hauteur ce jour-ci. Maintenant, pour parler de clubs pros, il y a au moins 3 moments qui furent important pour moi à Mondeville. Tout d’abord, le shoot de la meneuse KB Sharp (Kristen Brooke Sharp), pour une victoire au Buzzer sur l’équipe de Nantes(16/11/2014), où j’ai vraiment pété un fusible. Ensuite, pouvoir assister au développement et à l’éclosion de joueuses comme Marine Johannes. Et enfin, la saison 2016-2017 où l’USO Mondeville a terminé 5ème du championnat de la LFB, en affichant un superbe niveau de jeu. Pour ce qui est du CBC, mon meilleur moment fut également lors de la saison 2016-2017 avec la montée du club en Pro B, alors que le Palais des Sports était à ce moment-là l’endroit où il fallait être, avec une ambiance de fou furieux à chaque match.J’espère continuer le plus longtemps possible avec ces deux clubs, le staff de ces derniers étant davantage pour moi des amis que des collègues de travail. Et si un jour je devais partir pour une énorme opportunité professionnelle, je sais que tous ces gens seraient contents pour moi.

On vous a également vu en tant que speaker à Bourges, pour l’Euroleague. Pouvez-vous nous parler de cette expérience?
Alors s’il fallait des mots pour résumer cette expérience, le premier serait Jouissif! Car il n’y a pas meilleur mot pour décrire cette expérience. Ensuite, Famille car je me suis rapidement senti comme un poisson dans l’eau à Bourges. Dirigeants, joueuses, public… tout le monde a fait en sorte que je me sente comme chez moi.Et surtout, l’Euroleague féminine, un championnat que j’ai pu découvrir et dont je suis tombé amoureux. Le niveau de jeu et de tactique y sont indescriptibles, tel un jeu d’échecs où les entraîneurs placent leurs pions. Et sinon, en terme d’ambiance, le Prado pue le basket à plein nez, et c’est normal vu l’historique du club. D’ailleurs, le match où j’ai eu le plus de plaisir en tant que speaker, c’était là bas, lors du match Bourges contre Ekaterinbourg où le niveau et l’ambiance associés au suspense étaient au rendez-vous, bien qu’il se soit soldé sur une défaite en prolongation, 70-74.

Big Salz entouré de KB Sharp et de Marine Johannes

Alors que vous êtes le speaker de l’USO Mondeville et le Caen BC, vous avez également ce rôle pour l’ASVEL. Comment parvenez-vous à travailler pour ces 3 établissements chaque semaine? Et comment s’est fait la connexion avec le dernier club mentionné?
J’y parviens tout simplement en enchaînant les aller-retours en train. Et comme le calendrier est plutôt bien fait, les matchs tombent très rarement en même temps. Maintenant pour ce qui est de la connexion avec l’ASVEL, elle s’est faite en Septembre 2018, lors d’un match amical où l’USO Mondeville recevait le Lyon ASVEL féminin (aujourd’hui LDLC ASVEL féminin) dans les tribunes de Pont l’Évêque, alors que le président du club Lyonnais (Tony Parker) était également sur place. Il se trouvait que j’animais ce match, qui fut une belle rencontre où j’ai pu mettre l’ambiance, avec une salle remplie et un public pontépiscopien qui connaît bien le basket. Et à la fin de cette exhibition, c’est là qu’un homme en costard vint me tendre un téléphone portable et me dire de mettre mes coordonnées pour « Monsieur Parker ». Un choc!Quelques semaines plus tard, je reçois un appel d’un numéro inconnu, avec un indicatif USA. Je décroche, et je reconnais aussitôt la voix. Tony Parker me téléphonait, j’étais comme un gosse! Cela a abouti à un long échange avec un bon feeling, suite à quoi je fus ensuite contacté par l’ASVEL pour que je vienne faire un essai… qui s’est avéré concluant. Et maintenant, je suis speaker pour le club le plus titré de France, présent en Euroleague féminine et masculine, autrement dit le plus haut niveau en Europe. Tout ceci est incroyable, je n’aurais jamais imaginé avoir une telle opportunité. C’est une chance magnifique!

Vous inspirez-vous de certains autres speakers français, voire internationaux?
Oui, bien sûr. Même si l’on essaie de ne pas copier, afin que chacun garde son originalité, il faut s’inspirer des meilleurs si l’on veut devenir le meilleur. En France, j’ai eu la chance de pouvoir côtoyer directement les animateurs les plus connus de la balle orange. Que ce soit Alain de Senne qui m’a mis le pied à l’étrier à Rouen, Jamil Rouissi qui m’a pris sous son aile et donné des opportunités ainsi que des conseils très fréquents, ou même Vincent Royet qui me conseille beaucoup également depuis mon passage à Bourges, l’inspiration est bien là puisque l’on parle peut-être bien des 3 meilleurs speakers de France. Et je n’oublie pas non plus l’aide et les conseils que j’ai reçu d’autres animateurs, dont Benjamin Clément et Steven LW. Côté International, je m’inspire avant tout du plus connu de tous, à savoir Michael Buffer et son fameux « LET’S GET READY TO RUMBLE! ». Et étant fan de la NBA, certains speakers de la grande ligue ont pu être ma principale inspiration, dont ceux de Chicago ou de Los Angeles. L’ambiance de la NBA m’inspire énormément, que ce soit pour les intonations du speaker ou pour les sons d’ambiance. Et enfin, comme il faut se démarquer de toutes les personnes que je viens de citer et amener quelque chose d’autre, j’ai ma petite touche personnelle en tant que speaker, qui n’est autre que l’humour.

Vous avez eu l’occasion d’être le speaker d’un événement lié au regretté Kobe Bryant. Quels souvenirs en gardez-vous, et qui était Kobe pour vous?
Cet événement était un grand moment… qui n’était absolument pas prévu. Je devais seulement présenter la finale d’un tournoi parisien de jeunes, mais ayant pris mon courage à deux mains, j’ai alors demandé pour présenter Kobe à l’organisation. J’ai donc fait une petite démonstration, qui leur a plu. C’était fou! Beaucoup de personnes ont pu avoir leur photo avec Kobe, ou son autographe. Mais le présenter… c’est un moment unique. C’est tout simplement la plus grande star que j’ai jamais pu côtoyer de près.Et surtout, ce n’est pas n’importe qui pour moi. C’était le coéquipier de mon idole, Shaquille O’neal, et au vu de la relation chaotique entre eux deux, je l’ai adoré, détesté, et finalement re-adoré. Il est désormais l’un de mes joueurs préférés all-time, une véritable source d’inspiration. Mais c’est l’un des plus grands joueurs de l’histoire qui soit hélas parti trop tôt, tout comme sa fille et ceux qui l’accompagnaient à bord ce fichu hélicoptère.

Big Salz au QO

On vous a connu, moi comme d’autres, dans votre rôle de speaker au tournoi du Quartier Ouest. Parlez-nous un peu de ce dernier événement, ainsi que de l’édition vous ayant le plus marqué, et de l’évolution de ce tournoi?
Ce que j’aime dans cet événement, c’est le fait qu’on soit tous posés, que tout est « cool », comme pour des potes se retrouvant lors d’un pick-up game. Le charme du Quartier Ouest vient de pas mal de choses. Des mecs et des filles qui jouent le dimanche matin et partagent de bons moments avec des professionnels, en s’affrontant au même niveau. Le mix entre streetball et basketball traditionnel qui est idéal, comme une fête avec beaucoup de compétition. Et malgré certains couacs, retards ou joueurs qui ne se réveillent pas le dimanche matin, tout ceci fait également le charme de ce tournoi, avec de plus un mix entre « On est là pour se détendre » et « Si l’occasion se présente, je vais quand même te briser les chevilles ».Et pour ma part, il m’est impossible de nommer une édition m’ayant plus marqué qu’une autre. Ce tournoi est maintenant ancré dans le paysage du basket français, et ça ne s’arrêtera pas là.

Certains vous appellent la Bible du Basket. Parmi les joueurs, joueuses, entraîneurs et équipes, quelles personnes t’ont le plus marqué?
Shaq, Shaq, Shaq, SHAAAAAQ !!! C’est mon Dieu, qui m’a inconsciemment soutenu et été là lors d’une des périodes les plus difficiles de ma vie, mon idole devant Michael Jordan.Après, il y en a plein d’autres, mais je me contenterai de citer Dennis Rodman, côté joueur, l’interview étant déjà trop longue, lol. Maintenant, parmi les joueuses m’ayant marqué, je dirais Lisa Leslie, et Céline Dumerc. Et concernant les entraîneurs, Phil Jackson et Gregg Popovich. Je me dois enfin de citer Romain l’Hermitte, que j’ai beaucoup apprécié quand il m’entraînait, et ce bien que je fus un piètre basketteur à l’époque.

Quels sont vos objectifs, à court et moyen terme?
Je souhaiterais tout simplement devenir un speaker référencé à haut niveau. Outre l’Euroleague, j’aimerais bien travailler pour la LFB et la PRO B, tout comme la Jeep Elite. J’aimerais aussi percer un peu dans le Basket 3X3, et à côté du basket, me diversifier avec d’autres activités liées à ma voix (Doublage ou Voix OFF, entre autres). Également, être speaker pour l’équipe de France au moins une fois serait grandiose. Mais plus gros objectif concerne bien sûr les JO 2024 en France, car je veux en être et ferai tout pour ça!

Big Salz au Hérouville Kids United

Le Coronavirus touche le monde entier. Quel est votre avis sur une possibilité de poursuite des championnats?
J’aurais aimé que l’on fasse du cas par cas… mais c’était sans doute trop compliqué. De toute façon, aucune solution n’aurait pu convenir à tout le monde. Certaines décisions sont injustes pour certains, mais certaines décisions différentes auraient forcément été pénalisantes pour d’autres personnes.Tout le monde râle, mais c’est une situation sans précédent qui va bien au-delà du sport. J’espère que les championnats reprendront vite, notamment pour ceux qui vivent du sport et galèrent en cette période difficile, surtout que ce domaine est un bon moyen pour redonner du baume au coeur à la population. Mais toutefois, la priorité reste la santé, rien n’est plus important. Donc faîtes bien les bons gestes, qu’on se débarrasse au plus vite de cette saleté!

Pour finir, on sait que les speakers sont une part prépondérante des matchs de basketball. Quels conseils pourriez-vous apporter à un jeune souhaitant se lancer dans ce métier?
Tout d’abord, de regarder plein de matchs (NBA, Euroleague, Universitaires, FIBA…) et de s’en imprégner, tout en prenant en compte les ambiances des matchs de basket américains, tout comme ceux du nord de la France qui ont une gigantesque fanfare. Il doit aussi s’inspirer(mais sans copier) des meilleurs animateurs, et pas seulement dans le monde du basket.Il faut également bien connaître les règles et spécificités du sport pour lequel on veut être speaker, animer un sport qu’on aime et que l’on connaît étant toujours plus facile. Et enfin, il doit surtout trouver sa petite originalité qui le démarquera des autres. Il faut mettre de soi et de sa personnalité à travers son animation, et ainsi cette activité professionnelle sera perçue comme un bon moment passé.

Quel sera pour vous le mot de la fin?
Merci pour cette sympathique interview. Et bon courage à toutes et à tous durant cette période difficile. Respectez bien les gestes barrière, de façon à ce que l’on sorte vite de là, et que l’on se retrouve sur un parquet de basket. Peace.

Big Salz & Jamil Rouissi